Mestré vu du ciel

Pour obtenir ces images aériennes, un aérodrome a survolé la maison un matin de printemps, alors que la campagne était en pleine renaissance.
Vues du ciel, l’ordonnance des bâtiments et les cours intérieures font écho à la structure d’un complexe monastique. En effet, au XIIème siècle, le domaine était la ferme principale de l’Abbaye Royale de Fontevraud et était régi par des moines. En quête de paix divine, ces hommes de prière choisissaient des lieux emprunts de beauté et de silence. La présence de sources abondantes et de cours d’eau fut déterminante pour la fondation de l’Abbaye qui exploitait la pêche et la meunerie. De même, la proximité du confluent de la Loire et de la Vienne facilitait le transport des marchandises par bateaux.

Les cours de Mestré et la voie romaine

Aux confins de la Touraine et du Poitou, la cité monastique de Fontevraud se situait au carrefour de deux voies romaines. L’une d’elles traversait l’artère principale du village. Elle était empruntée par les visiteurs et pour l’acheminement des marchandises. Les cours intérieures de Mestré étaient également parcourues par cette vaste allée. La présence de cette route au cœur du domaine atteste de l’importance du site auprès des voyageurs et des pèlerins. Aujourd’hui encore, on peut apercevoir le sillage des pierres au ras du sol.

Le saviez-vous ?

La Gaule romaine était sillonnée d’un vaste réseau routier carrossable, illustre pour ses qualités de résistance et de souplesse. Entreprise sous Agrippa et terminée en majeure partie sous Claude, la mise en œuvre de ces chaussées représente 90000 kilomètres de grandes routes et 200000 kilomètres de voies secondaires.

Deux salons, deux styles, deux ambiances privilégiées

Le Salon Bibliothèque et le Salon Empire prennent place dans la partie XVIIIème du domaine. Au milieu des années 2000, ils ont tronqué le brun obscur de leurs murs pour revêtir un gris perle lumineux. Le mobilier de famille a repris sa place dans ce nouveau décor, confortable et chaleureux.
Les peintures de nos ancêtres veillent paisiblement sur les hôtes de la maison. Ces portraits d’antan côtoient ceux des générations actuelles. Adossée au mur, une auguste bibliothèque dévoile sur plusieurs niveaux une multitude de livres aux reliures dorées. D’accueillants fauteuils occupent les angles de chaque pièce et vous invitent à un temps de lecture au calme.

Petite anecdote…

Avant d’être un carrelage, le sol était un parquet fortement endommagé. Quand celui-ci fut retiré, des piles de carreaux datant du XVIIème ont été retrouvées en-dessous. Ce sont ces mêmes dalles qui recouvrent le parterre actuel. Elles ont été complétées par un carrelage similaire provenant d’un hôtel particulier angevin.

Les salles-à-manger

Deux salles-à-manger lumineuses suivent les salons. Elles composent une atmosphère d’exception pour un moment de partage unique. Tout en profitant d’un agréable repas à déjeuner comme à dîner, vous pourrez contempler les élégantes draperies des papiers peints Dufour. Ce manufacturier du XVIIIème, ancêtre de la famille, fut un illustre créateur de papier peint à Mâcon.

Le jardin

Une large pelouse s’étire devant la façade Nord de Mestré. Ce parterre verdoyant est jalonné d’arbres dont les plus anciens remontent au fondement de l’Abbaye. Le branchage arrondi et touffu des tilleuls centenaires s’invite au beau milieu de cette nature champêtre. A l’angle du jardin, le majestueux cèdre n’en finit pas de chercher le ciel. Dès l’arrivée des beaux jours, un parterre de fleurs aux délicats parfums longe le rebord de la terrasse.

Paysage naturel vivant

Le Domaine de Mestré bénéficie d’un cadre naturel riche et diversifié. Une garenne sépare la maison du bourg. La plantation des futaies a été aménagée à l’époque de l’Abbaye selon un réseau de routes en étoile. Ce bois de plaisance était un lieu de promenade et de délectation pour les habitants de Mestré. De larges champs et pâturages font face à la propriété : cet horizon vallonné s’enfuit jusqu’au lit de la Loire et de ses châteaux.

Le saviez-vous ?

Inscrit en plein cœur du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, ce paysage naturel vivant rassemble un écosystème et une flore exceptionnels. Dans la volonté de respecter ce patrimoine animal et végétal, nous exerçons une horticulture raisonnée. Nous nous privilégions de plus en plus un mode de vie basé sur l’économie d’énergie : nous bénéficions entre autre de notre propre eau et d’un chauffage thermodynamique.

L’agriculture

Au temps de l’Abbaye, Mestré était la ferme principale de l’Abbaye.
Très tôt, un meunier s’est établi au moulin. Son activité créait une passerelle entre le monde agricole et les artisans boulangers. Les eaux et les étangs qui l’avoisinaient étaient loués par les religieuses pour y récolter du poisson. En effet, le poisson était la base alimentaire de la cité monastique et devait nourrir jusqu’à 800 moines et moniales : il était pêché dans les viviers de l’Abbaye ou encore dans les nombreuses pêcheries de la Loire.
La brande était récoltée dans la garenne pour nettoyer les sous-bois et limiter les risques d’incendie. Cette bruyère était ensuite rassemblée en fagots pour confectionner des balais, des clôtures et des toitures étanches.
A partir du XIXème, les membres de la famille Dauge ont pratiqué le maraîchage et l’élevage de bétails dont des troupeaux de vaches. Cette tradition perdure encore aujourd’hui…
Image de la tranquillité rassurante, les vaches balancent leur masse solennelle à travers les champs. A la ferme, entre les bottes de paille, des poules rousses couvent leurs œufs à l’abri des regards indiscrets…

Les Étangs du Moulin

Creusés à mains d’homme au siècle fondateur de l’Abbaye, les étangs du Moulin sont de vastes pièces d’eau en partie pavées qui servaient de viviers à poissons. Le moulin qui leur fait face est un bâtiment en pierre de tuffeau entièrement rénové à partir de 1842 par de jeunes détenus de la Maison Centrale de Fontevraud. En effet, une des ancêtres de la famille avait signé un bail de trente ans avec cette colonie pénitentiaire pour défricher les terres et reconstruire le moulin. L’ancienne ferme de Mestré était ainsi louée à l’État pour accueillir ces adolescents en difficulté, éduqués aux ouvrages agricoles. Suite aux travaux, le moulin de Mestré a été l’un des plus modernes et prospères de la région. La meunerie s’est interrompue en 1914 lorsque le meunier, Eugène Gauguin, meurt au combat.

La Chapelle

Édifiée au XIIème siècle, cette petite chapelle avoisine la grange aux dîmes.
Elle se font à son environnement, aussi discrète et lumineuse que la prière des moines. Ses fondements abritent une crypte en forme de trèfle dans laquelle les gouverneurs ayant vécu à Mestré furent enterrés. Leur présence résonne toujours dans les murs du domaine…

Le saviez-vous ?

Deux vitraux illuminent le cœur de la chapelle. Le premier vitrail représente Saint Joseph, dans son atelier de charpentier. Le second évoque Saint Louis-Marie Grignion de Montfort cheminant sur son âne vers L’Abbaye Royale de Fontevraud. Cette dernière scène rappelle un fragment de la vie du Saint né en 1673 et mort en 1716. Saint Louis-Marie a consacré les dix dernières années de sa vie à évangéliser les foules dans l’Ouest de la France. Il entreprend ce long pèlerinage dès 1701 à Notre-Dame des Ardilliers en la ville de Saumur. Avant de poursuivre sa route à dos d’âne, le Saint prêtre décide de faire halte à Fontevraud où sa sœur Sylvie est religieuse. Arrivé aux portes de l’Abbaye, la pauvreté et la saleté de ses vêtements rebutent les religieuses qui s’opposent à le laisser rentrer. Dans son humilité, l’homme d’église ne mentionna pas son lien de parenté avec l’une des sœurs de la congrégation. Elles lui indiquèrent alors l’hébergement de Mestré pour y passer la nuit.

La Grange

Dès sa fondation, Mestré eut la vocation d’hébergement : il était dédié à l’accueil des pèlerins, notamment ceux cheminant vers Saint Jacques de Compostelle. Le gîte se trouvait dans la grange aux dîmes. Pour rappeler la mission du lieu et son rattachement à l’Abbaye, un blason a été sculpté en bas-relief juste au-dessus du porche d’entrée. On peut distinguer les armes de l’Abbaye, composées des lys royaux et de la crosse de l’Abbesse, surmontées d’une coquille saint Jacques.